Lancé en avril 2022, moins de deux mois après le début de l’invasion russe en Ukraine, le projet de la Fondation Hirondelle vise à favoriser et préserver l’accès à une information fiable sur la situation humanitaire, sécuritaire et sociale pour la population ukrainienne, y compris pour les populations situées dans les zones de conflit armé ou qui ont dû fuir à l’intérieur du pays. La Fondation Hirondelle s’appuie sur son partenaire local, International Institute for Regional Media and Information (IRMI), pour soutenir les médias ukrainiens sur deux axes prioritaires : d’une part, la mise sur pied d’un fonds de résilience et de formations spécialisées pour qu’ils puissent continuer d’exercer leur mission d’information; d’autre part, un soutien à la couverture médiatique locale des procès pour crimes de guerre, en coordonnant et en formant un réseau de journalistes spécialisés sur le terrain.
Volume Financier
488 423 CHF
Sources des Financements
• Chaîne du Bonheur
• Suisse (Contribution de Programme)
• Fondation genevoise de bienfaisance « Valeria Rossi di Montelera »
• Fondation Alfred et Eugénie Baur
• Büchi Foundation
• Fondation Jan Michalski pour l’écriture et la littérature
• Fondazione aiuto alla cooperazione e allo sviluppo
• Fondation Philanthropique Famille Sandoz
• Dons privés
COUVERTURE DES PROCÈS POUR CRIMES DE GUERRE
La guerre en Ukraine se joue aussi sur le terrain de l’information, marquée par les prises de contrôle de médias dans les zones occupées, une désinformation russe massive et une propagande active des belligérants. Le tissu informationnel a été d’autant plus fragilisé que 15 % des médias ukrainiens ont fermé dès le début de l’invasion, victimes de l’insécurité et de la perte de 90 % des revenus publicitaires de la presse.
Notre projet, qui vise à « Soutenir la résilience des médias ukrainiens », leur propose un appui à la carte, à travers une approche hybride. Des acteurs locaux, basés principalement dans l’Est et le Sud du pays, bénéficient d’un fonds financier et d’expertises confirmées pour relever de multiples défis : sécuritaires, rédactionnels, juridiques et techniques.
Grâce à votre soutien, nous avons relocalisé la rédaction du journal Vpered en dehors de Bakhmut, mais continué sa distribution à l’intérieur de la ville assiégée. Ainsi, ses habitants ont continué à avoir un accès aux informations essentielles.
Svitlana Ovcharenko, rédactrice en chef de « Vpered »
Le projet approfondit également une problématique plus spécifique : la couverture des procès pour crimes de guerre sur le sol ukrainien. Un réseau de journalistes locaux a été créé et bénéficie d’un accompagnement continu d’une unité de coordination basée dans le pays et de la rédaction de notre site web Justiceinfo.net pour raconter ce tournant sans précédent dans l’histoire de la justice internationale : celui d’une justice qui tente de s’exercer alors que la guerre se déroule. « Raconter les procès, c’est raconter l’histoire de l’occupation », témoignait Thierry Cruvellier, le rédacteur en chef de Justice Info, dans un panel organisé à La Haye fin 2022.
En 2023, l’évolution de la guerre et la libération des villes occupées par l’armée russe permettent d’anticiper des problèmes de cohésion sociale déjà présents avant l’invasion. Il n’est pas exclu que survienne une exacerbation des tensions internes en fonction des perceptions que les habitant•e•s auront de l’attitude des un•e•s et des autres pendant cette période d’occupation. Notre projet, guidé par des évaluations régulières des besoins des médias partenaires, leur permettra de se préparer au mieux pour répondre eux-mêmes à ces défis et favoriser la résilience de tout un peuple.